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Ce petit parc d’environ 35 ares est accessible au public en vertu d’une servitude de passage. Plusieurs pièces d’eau reliées entre elles se situent au centre du parc où trois immeubles à appartements ont été construits. Plusieurs arbres remarquables sont présents sur le site, notamment, deux tulipiers de Virginie, un marronnier et un if.
Ce parc est une relique de la propriété Bosman qui fut construite en 1929. Cette propriété comportait un immeuble art déco construit par l’architecte Collin qui fut démolit dans les années 1970, ainsi qu’un vaste jardin conçu par Jules Buyssens (1872-1958).
Le jardin de l’hôtel Bosman est un « jardin moderne », comme présenté dans la revue Bâtir du 15 décembre 1932. Ce type de jardin, à l’opposé des parcs paysagers en vogue du 19ième siècle, est plus architecturé, mais garde néanmoins certaines caractéristiques plus « naturelles » qui sont qualifiées d’éléments « pittoresques ». En outre, il participe à l’esprit du style du bâtiment. Concrètement, pour cette propriété, le style du jardin est plus régulier contre ce qui a été construit à la place de la bâtisse pour l’asseoir (côté av. de Tervueren) et plus irrégulier plus loin (côté rue Gérard).
La construction de 3 immeubles à appartements dans la propriété a certes réduit et dénaturé dans une certaine mesure le site initial, mais les pièces d’eau, les plantations ligneuses et les différents éléments caractéristiques de ce type de jardin sont encore bien conservés (rochers, vases à plantes, pavés). Le style du jardin est encore bien présent. Les bassins sont en bon état de conservation et parfaitement fonctionnels.
Les arbres sont présents en nombre dans ce parc : on y trouve deux tulipiers de Viriginie de 2.63 et 2.36 m de circonférence, un marronnier imposant de 3.51 m de circonférence, des ifs, un houx, plusieurs charmes, deux hêtres et un noyer pour ne citer que les exemplaires les plus intéressants.
Les vieux tulipiers sont rares à Etterbeek où l’on dénombre seulement trois exemplaires remarquables.
Pour les plantations herbacées, J. Buyssens affectionnait particulièrement les plantes alpines pour leurs fleurs abondantes, leurs couleurs éclatantes et leur feuillage persistant qui trouvaient naturellement leur place parmi les rocailles.
L’élément « eau » de ce jardin est particulièrement intéressant car il anime et met en valeur le paysage. La scène aquatique est représentée ici par deux pièces latérales en forme de hanses de panier reliées par un bassin central de forme rectangulaire. Ce bassin est alimenté en amont par une vasque circulaire se déversant dans une vasque en forme de coquille. Le bassin central se termine par un bassin d’inspiration renaissance. Cette pièce d’eau complexe en bon état de conservation enrichit le jardin moderne par ses attraits mais également par la flore spécifique qui s’y développe. Il s’agit donc, côté av. de Tervueren d’un bassin régulier, tandis que du côté rue Gérard, qui se situait plus loin du bâtiment, de plusieurs pièces d’eau pittoresques entourées de nombreuses rocailles.
Un vase à plantes est présent. Élément précieux dans la décoration des jardins, cet exemplaire, de par sa forme, s’accorde parfaitement aux caractéristiques de ce jardin : il s’agit d’un vase en béton de forme circulaire sans ornements, posé sur un socle large.
Les deux tulipiers jouent un rôle paysager important car ils encadrent et mettent en valeur les pièces d’eau.
Cette relique de jardin du début du 20ième siècle conserve donc bien un certain nombre de caractéristiques du « jardin moderne » qui sont énumérées ci-dessus et qui confèrent à cet endroit l’esprit initial qui avait motivé sa création, une recherche d’harmonie avec le bâti présent tout en créant des scènes où la nature sauvage à sa place, un groupement harmonieux d’éléments naturels et artificiels.